Pour le père Patton, la guerre n'efface pas l'espoir en Terre Sainte
Dans un entretien accordé aux médias du Vatican, le Custode de Terre Sainte relate le cauchemar de la guerre vécue par les habitants de Jérusalem. «En ce moment, dit le père Patton, beaucoup ici, et pas seulement parmi les chrétiens, ont le désir de quitter un pays qui, ces dernières années, semble incapable de garantir la paix et s'est enlisé dans une spirale de guerre».
La Terre Sainte est à nouveau au centre de tensions régionales, avec des conséquences importantes pour les populations locales, y compris les chrétiens. «Il semble que nous soyons tombés dans un nouveau cauchemar» déplore aux médias du Vatican le père Francis Patton, Custode de Terre Sainte. «Avant nous voyions les destructions causées par la guerre dans les territoires environnants, maintenant nous les voyons au cœur de la Terre Sainte».
Jérusalem est à nouveau attaquée. Comment les chrétiens de Terre Sainte vivent-ils cette nouvelle période difficile ?
Les chrétiens, comme le reste de la population, ont peur. J'ai déjà vu de mes propres yeux la terreur des enfants pendant la guerre en Syrie, je l'ai entendue à Gaza, maintenant c'est ici aussi : des enfants qui tremblent quand ils entendent les sirènes d'alerte suivies des explosions de missiles. Ce sont des traumatismes qu'ils porteront avec eux pour le reste de leur vie. Ensuite, il y a un silence surréaliste qui règne dans les rues, non seulement en raison de l'absence des pèlerins, mais aussi des fidèles locaux qui, dans de nombreux cas, ne peuvent même pas se rendre à l'église. (…)
Le vicaire de la Custodie de Terre Sainte, le père Ibrahim Faltas, a été l'un des promoteurs des couloirs humanitaires qui ont permis à de nombreux enfants de Gaza d'être soignés en Italie. D'autres initiatives de ce type sont-elles prévues ?
Le vicaire custodial, le père Ibrahim Faltas, a toujours été impliqué dans toutes les causes humanitaires au cours des vingt dernières années. Les opérations auxquelles vous faites référence sont celles liées au transfert d'enfants blessés et mutilés à Gaza vers les hôpitaux italiens. Dernièrement, il a également participé au transfert du petit Adam, mais la plupart des actions humanitaires restent à juste titre cachées. En fait, même le récent transfert des évêques toscans à Amman, dès que la guerre avec l'Iran a éclaté, a été organisé par le vicaire. Toutefois, si vous me le permettez, son plus grand engagement humanitaire de ces dernières années a été de travailler assidûment à l'amélioration des écoles en Terre Sainte et à l'éducation des nouvelles générations à la paix et à la coexistence.
La basilique du Saint-Sépulcre a été exceptionnellement fermée aux fidèles. Quels sont les couvents dans lesquels les frères sont actuellement le plus en danger ?
Actuellement, les couvents les plus menacés sont ceux qui se trouvent dans les zones urbaines, comme les couvents de Jaffa et de Ramla, ceux de Haïfa et d'Acco, mais aussi ceux qui se trouvent ici à Jérusalem. On sait que les bombes "intelligentes" n'existent pas et que ceux qui frappent le font normalement dans le but aussi d'effrayer la population. Les «règles» du droit international de la guerre n'étant plus respectées, nous sommes tous dans le même bateau, quelle que soit notre appartenance ethnique ou religieuse. Cependant, nous nous sommes déjà trouvés dans des situations similaires par le passé, cela fait partie de la vocation missionnaire. Une chose est sûre : nous ne sommes pas des mercenaires qui abandonnent le troupeau pour se sauver, c'est la mission que l'Église nous a confiée et nous y resterons confiants dans l'aide du Ciel.
Extraits d’un entretien réalisé par Roberto Cetera - Vatican News