Nous avions prévu Dominique et moi, de nous rendre à Marseille pour les Rencontres Méditerranéennes #23, à la suite d’une invitation, pour Dominique, à chanter avec les solistes de la Musique Byzantine pour deux concerts à L’Église Saint-Ferréol, au Vieux-Port le 23 septembre 2023 au soir. De fil en aiguille, nous avons découvert que le Pape François célébrerait une messe au Stade Vélodrome de Marseille.Le Pape François avait été invité à Marseille pour conclure les Rencontres méditerranéennes, une semaine d’échange entre évêques et jeunes venus de toute la Méditerranée.
Pendant les deux journées que Le Pape François a passé à Marseille, il a multiplié les occasions d’adresser des messages sur le thème des migrants, replaçant les Européens face à leur indifférence, appelant à « un sursaut de conscience pour prévenir un naufrage de civilisation »
J’en ai retenu trois :
• Dénonciation du drame des naufragés qui périssent dans la mer Méditerranée et qui sont « privés du droit à une tombe, et où seule est ensevelie la dignité humaine. » ;
• Appel aux Européens à faire preuve d’humanité et de fraternité. « …Nous sommes à un carrefour des civilisations. Ou bien la culture de l’humanité et de la fraternité, qui fécond de bonté la communauté humaine, ou la culture de l’indifférence, qui ensanglante la Méditerranée : que chacun s’arrange comme il peut. » ;
• Distinction claire entre un accueil qui privilégie « l’intégration… qui prépare l’avenir, plutôt que l’assimilation … qui compromet l’avenir en augmentant les distances, provoquant hostilité et intolérance. »
Au cours de la messe, le Pape François a commenté la parole de l’Évangile, racontant la visite de Marie à sa cousine Élisabeth (Luc 1, 39-45). Il a mis l’accent sur le tressaillement, « le tressaillement devant la vie, le tressaillement devant le prochain. »
« L’expérience de la foi, en plus d’un tressaillement devant la vie provoque aussi un tressaillement devant le prochain ». Le Pape François nous explique que « la visite de Dieu n’a pas lieu à travers des événements célestes extraordinaires, mais dans la simplicité d’une rencontre ». Il nous rappelle que : « même dans l’Église, Dieu est en relation et souvent, il nous rend visite à travers des relations humaines, quand nous savons nous ouvrir à l’autre, quand il y a un tressaillement pour la vie de ceux qui passent chaque jour à nos côtés et quand notre cœur ne reste pas impassible et insensible devant les blessures de ceux qui sont les plus fragiles. »
Le passage qui m’a le plus marquée au cours de l’homélie, est le moment où le Pape François dit « … l’une est vierge et l’autre est stérile, et pourtant elles sont toutes les deux enceintes alors que c’est « impossible ». Telle est l’œuvre de Dieu dans notre vie : il rend possible même ce qui est impossible. Il engendre la vie même dans la stérilité. » …
… » Croyons-nous que Dieu est à l’œuvre dans notre vie ? Croyons-nous que le Seigneur, de manière cachée et souvent imprévisible, agit dans l’histoire, accomplit des merveilles et est à l’œuvre également dans nos sociétés marquées par le sécularisme mondain et par une certaine indifférence religieuse ? »
Puis, autour du signe « tressaillir », le Pape François a disserté sur « comment avoir confiance dans le Seigneur. » Isabelle BESSE