Le Pape François avait été invité à Marseille pour conclure les Rencontres méditerranéennes, une semaine d’échange entre évêques et jeunes venus de toute la Méditerranée.
Pendant les deux journées que Le Pape François a passé à Marseille, il a multiplié les occasions d’adresser des messages sur le thème des migrants, replaçant les Européens face à leur indifférence, appelant à « un sursaut de conscience pour prévenir un naufrage de civilisation »
J’en ai retenu trois :
• Dénonciation du drame des naufragés qui périssent dans la mer Méditerranée et qui sont « privés du droit à une tombe, et où seule est ensevelie la dignité humaine. » ;
• Appel aux Européens à faire preuve d’humanité et de fraternité. « …Nous sommes à un carrefour des civilisations. Ou bien la culture de l’humanité et de la fraternité, qui fécond de bonté la communauté humaine, ou la culture de l’indifférence, qui ensanglante la Méditerranée : que chacun s’arrange comme il peut. » ;
• Distinction claire entre un accueil qui privilégie « l’intégration… qui prépare l’avenir, plutôt que l’assimilation … qui compromet l’avenir en augmentant les distances, provoquant hostilité et intolérance. »
Au cours de la messe, le Pape François a commenté la parole de l’Évangile, racontant la visite de Marie à sa cousine Élisabeth (Luc 1, 39-45). Il a mis l’accent sur le tressaillement, « le tressaillement devant la vie, le tressaillement devant le prochain. »
« L’expérience de la foi, en plus d’un tressaillement devant la vie provoque aussi un tressaillement devant le prochain ». Le Pape François nous explique que « la visite de Dieu n’a pas lieu à travers des événements célestes extraordinaires, mais dans la simplicité d’une rencontre ». Il nous rappelle que : « même dans l’Église, Dieu est en relation et souvent, il nous rend visite à travers des relations humaines, quand nous savons nous ouvrir à l’autre, quand il y a un tressaillement pour la vie de ceux qui passent chaque jour à nos côtés et quand notre cœur ne reste pas impassible et insensible devant les blessures de ceux qui sont les plus fragiles. »
Le passage qui m’a le plus marquée au cours de l’homélie, est le moment où le Pape François dit « … l’une est vierge et l’autre est stérile, et pourtant elles sont toutes les deux enceintes alors que c’est « impossible ». Telle est l’œuvre de Dieu dans notre vie : il rend possible même ce qui est impossible. Il engendre la vie même dans la stérilité. » …
… » Croyons-nous que Dieu est à l’œuvre dans notre vie ? Croyons-nous que le Seigneur, de manière cachée et souvent imprévisible, agit dans l’histoire, accomplit des merveilles et est à l’œuvre également dans nos sociétés marquées par le sécularisme mondain et par une certaine indifférence religieuse ? »
Puis, autour du signe « tressaillir », le Pape François a disserté sur « comment avoir confiance dans le Seigneur. » Isabelle BESSE