Cop26 et la défense de la maison commune

 De Vatican II à Laudato Si’

La lutte contre le réchauffement climatique « est un défi de civilisation en faveur du bien commun et un changement de perspective, d'esprit et de regard, qui doit placer la dignité de tous les êtres humains d'aujourd'hui et de demain au centre de toutes nos actions », a déclaré le Pape François sur les ondes de la radio britannique BBC, vendredi 29 octobre, deux jours avant l’ouverture à Glasgow en Écosse de la 26ème conférence des Nations unies sur les changements climatiques.
Dès son élection en mars 2013, le Pape François a mis l’accent sur la sauvegarde de l’environnement et la protection des plus faibles. La publication de l’encyclique Laudato Si’ en juin 2015 en est l’illustration, un texte consacré aux questions environnementales et sociales, qui rappelle un des fils rouges du pontificat «Tout est lié», « le cri de la terre et le cri des pauvres ne peuvent plus attendre ».  Cependant, si Laudato Si’ a participé à la démocratisation de la doctrine écologique du Saint-Siège, cette dernière remonte à bien plus tôt, et puise en fait ses racines dans le concile Vatican II.
Comme le souligne le frère Thomas Michelet dans son ouvrage Les Papes et l’écologie, l’encyclique verte de François développe un magistère "engagé" depuis plusieurs décennies.

La conscience de Paul VI


Un des discours les plus marquants de Paul VI est incontestablement celui adressé aux participants de la conférence des Nations-Unies sur l’environnement, à Stockholm en 1972, dans lequel il utilise des concepts typiquement écologique et moderne pour l’époque, tels que l’inséparabilité de l’homme et de son milieu: « Aujourd’hui, en effet, émerge la conscience de ce que l’homme et son environnement sont plus que jamais inséparables: le milieu conditionne essentiellement la vie et le développement de l’homme; celui-ci, à son tour, perfectionne et ennoblit son milieu par sa présence, son travail, sa contemplation... »
 

Message pour la Journée mondiale de la Paix en 1990
Le retour de l’écologie au centre du magistère pontifical est sûrement dû au message de Jean Paul II pour la Journée mondiale de la Paix le 1er janvier 1990. Un texte aujourd’hui considéré comme le premier texte d’un Pape consacré de façon globale à l’écologie. «La société actuelle ne trouvera pas de solution au problème écologique si elle ne révise sérieusement son style de vie... »
La défense de la Création devient donc à partir des années 1990 un sujet essentiel pour le Saint-Siège, et le Pape émérite Benoît XVI a apporté sa pierre à l’édifice.
Un sillon approfondi par François, qui marquera les consciences avec la publication de Laudato Si’. Très tôt, «le magistère de François a mis l’accent sur la sauvegarde de l’environnement et la protection des plus faible contre la culture du déchet et du rebus, ses discours aux Nations unies,  ses très nombreux appels, ses gestes éloquents, ont mis l’accent au niveau international sur les questions écologiques».
Des actions qui portent leur fruit: en amont de la COP26, 72 institutions religieuses sur six continents, représentant plus de 4 milliards d’actifs sous gestion, ont annoncé leur désinvestissement des énergies fossiles.
Résumé d’un article de Marine Henriot -Vatican News

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