Jésus ne l’envoie pas dire : il y a une manière de vivre la religion qui est hypocrite. Étymologiquement, l’hypocrite est celui qui « fait l’acteur », qui « mime un rôle », autrement dit qui se situe dans le paraître, la frime, la poudre aux yeux !
Sur le fond, le Christ n’a rien contre les rites de purifications des juifs ; il ne remet pas en cause la tradition reçue des pères… Il demande « simplement » que le cœur et les actes s’accordent. Rien de pire que de respecter à la lettre les observances religieuses et de vivre comme si la foi ne changeait pas la vie !
Voilà une affirmation revigorante en ce temps de rentrée que nous pouvons traduire en question : « Je me dis croyant, disciple du Christ ; mais, concrètement, quelles conséquences cela a-t-il sur mes choix de vie, sur mes priorités familiales, conjugales, ecclésiales, sur mon rapport à l’argent, au pouvoir, à l’ambition ? »
À l’heure où nos agendas vont bientôt se remplir à nouveau, il est bon d’entendre saint Jacques nous dire : « Mettez la Parole en application, ne vous contentez pas de l’écouter (…) La manière pure de pratiquer la religion, c’est de visiter les orphelins et les veuves dans leur détresse, et de se garder sans tache au milieu du monde.… »
Et demandons-nous, qui sont, à l’heure d’une crise planétaire, tant économique que morale, dans nos quartiers, nos villes, nos entreprises, les « orphelins » et les « veuves » que notre société « fric et toc », rejette et à qui il nous faut d’urgence tendre la main…
Ils se trompent ceux qui voudraient trouver dans la bibliothèque de la foi chrétienne, parmi les livres de la rentrée, un fort mauvais bouquin qui pourrait s’intituler « L’Évangile sans peine » !
Père Marcin Koziol