De l’Avent ...

 

Avec le premier dimanche de l`Avent, nous nous approchons de Noël. Pour nous ce n’est pas seulement le but qui compte, mais aussi le chemin. Quatre dimanches de l’Avent nous rappellent que le Christ vient à notre rencontre. Il viendra à la fin des temps. Une véritable Bonne Nouvelle. Nous allons nous rencontrer, c’est sûr. Il est déjà venu dans le corps d’un homme, pour nous rencontrer, pour nous ouvrir le chemin vers le Père. Sans Lui, nous ne pouvons pas savoir qui nous sommes, quelle est notre nature, comment l’image de Dieu doit se réaliser en nous, dans notre vie. Sans Lui, nous ne savons pas aimer et nous ne comprenons pas ce que signifie « être aimé ». C`est exactement cela  le mystère de Noël.

Enfin, la troisième dimension de l’Avent : le Christ vient chez nous à chaque instant. Nous peinons pour trouver le Christ, mais Lui est le premier pour nous chercher. Pourquoi, souvent, nous ne pouvons pas nous rencontrer ? Parce que nous cherchons notre vision du Christ, un dieu qui n’existe que dans nos désirs, un dieu à la manière d’un magicien qui ferait notre volonté. Le temps de l’Avent veut nous aider à trouver le Christ qui est près de nous, qui ne nous abandonne jamais, qui nous donne la grâce de vivre notre vie actuelle sans fausses illusions ni sur nous-mêmes, ni sur le monde, mais dans la vérité, la paix et la joie. Et il ne faut pas aller loin pour chercher tout cela. Dans notre paroisse, dans nos groupes, dans nos célébrations, tout cela peut se réaliser. Mais avons-nous la foi et le courage pour faire partie des « pierres vivantes » de cet édifice du Seigneur qui est notre paroisse ? 

... à Noël

La fête de Noël nous fait penser à la famille. Mais d’habitude ce n’est pas une réflexion sur la famille en général, mais sur nos familles. À un certain âge, on commence à découvrir le sens et la valeur de tout cela qui nous semblait évident voire un peu fatigant : la décoration de la maison, les repas festifs assez longs, les cadeaux, les chants de Noël, etc. Mais, ce n’est pas spontanément que, derrière tous ces rituels familiaux, nous pouvons voir la force qui renforce la famille, resserre les liens, donne la joie de vivre ensemble et fait de nous des personnes mûres.
Au début de la fameuse comédie musicale « Un violon sur le toit », nous trouvons l’explication de ce titre un peu bizarre. Un jeune demande à son papa, rabbin : qu’est-ce que serait la vie sans tradition ? La réponse du rabbin est courte : elle serait comme un violon sur le toit. Pourquoi un violon ? Pourquoi sur le toit ? L’absurdité d’un concert donné dans telle condition montre bien la faiblesse de la vie privée de la tradition, privée de ces messages simples, naturels, spontanés qui nous expliquent nos origines, le sens de notre existence. La tradition nous imprègne de valeurs et montre notre destin.
Mais la tradition doit être enracinée dans ce qui est vrai, bon et beau. À cause de cela, la tradition chrétienne a une force extraordinaire pour protéger les valeurs fondamentales pour notre vie et notre civilisation. Mais, privée de ses racines elle est devenue ridicule. Que signifie l’arbre de Noël dans une société qui ne croit plus que Dieu est devenu homme pour le sauver de son péché ? De quelle joie est-il le signe ? Pour beaucoup de personnes, c’est l’annonce des ventes. Rien d’autre. Et les santons sont une simple décoration. Et si on fête Noël c’est le Noël gourmand : la fête du ventre. Quelle horreur ! 
Pour que nos traditions de Noël aient la force de construire l’avenir, protéger les valeurs les plus précieuses comme la vie, la famille, l’amour, le respect, la véritable tolérance, elles doivent rester ancrées dans une foi vivante et adulte. Une foi qui sait parler de l’amour du Christ, qui sait témoigner, dans la vie de chaque jour, par sa joie et son espérance. Cette foi nous ne pouvons pas l’avoir en admirant les crèches ou en décorant l’arbre de Noël chez nous. Cette foi se construit par l’accueil du Christ qui veut devenir la personne la plus importante de notre vie, la plus aimée et respectée. Il vient chez nous non pas seulement une fois dans l’année. Il vient par sa Parole, que nous avons besoin d’écouter. Il vient dans les sacrements, qui transforment notre vie. Que la phrase de saint Jean : « Il est venu chez les siens, et les siens ne l'ont pas reçu » ne nous concerne plus. Père Matthias