A propos de Fiducia Supplicans…

 Il y a 3 semaines, j’avais commenté un document du Vatican qui autorise à bénir les couples « irréguliers », notamment les divorcés remariés, et les couples de même sexe. Le document souligne bien qu’il ne s’agit pas d’un sacrement, et que cette bénédiction doit avoir lieu en dehors de toute cérémonie religieuse. Jean-Baptiste m’a fait part de son désarroi vis à vis de cette décision. 

Je suis bien content de vous partager ci-après son avis. En effet, la diversité est une richesse de l’Église. Sachant que je ne vais entreprendre aucune initiative qui ne soit pas autorisée par l’Évêque de notre diocèse. Père Mario

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Le Vatican a promulgué le 18 décembre 2023 la déclaration Fiducia supplicans qui autorise, entre autres, la bénédiction de couples homosexuels. Le P. Mario avait écrit quelques lignes à ce sujet dans le bulletin du 4 janvier ; comme j’étais venu lui exprimer mes réactions à son propos, il m’a demandé de les inclure dans ce bulletin. Bien conscient de mes limites, je ne voudrais pas qu’il s’agisse d’un « droit de réponse » mal venu mais j’obéis avec humilité.
Mon attitude est en effet mitigée face aux nombreuses ambiguïtés de la déclaration vaticane, que je trouve touffue. Le texte a beau rappeler fréquemment la doctrine inchangée de l’Eglise sur le mariage (« union exclusive, stable et indissoluble entre un homme et une femme, naturellement ouverte à la génération d’enfants »), il entretient le doute en parlant tantôt de personnes tantôt de couples si bien que l’on s’y perd. Or si une personne homosexuelle a toujours pu recevoir une bénédiction puisque Dieu aime tous ses enfants, la rendre possible sur un couple par essence stérile, donc allant contre la loi naturelle, introduit une nouveauté troublante. Bénir ces couples revient à leur donner une forme de reconnaissance, et les lobbies LGBT ne s’y sont pas trompés en se félicitant de cette parution.
Mon trouble rejoint d’ailleurs les interrogations que de très nombreux évêques en France et dans le monde ont exprimées. La prudence est d’autant plus de mise face à l’avenir de cette incongruité qu’il existe un précédent bien connu en France : l’avortement n’avait été autorisé en 1975 que pour des cas de détresse et bordé de nombreux garde-fous… mais un demi-siècle plus tard il est envisagé de le faire entrer comme un droit fondamental dans la Constitution.
J’ajoute qu’un continent entier rejette Fiducia supplicans : les évêques africains ont tous déclaré le 11 janvier qu’elle « n’était pas appropriée » en raison de « l'éthos culturel des communautés africaines ». Sa valeur n’étant pas universelle, on peut donc dire hélas de cette déclaration qu’elle n’est… « pas très catholique », au sens littéral grec de « katholikos » qui signifie « universel ».
On juge l’arbre à ses fruits. Selon moi, le premier fruit de cette déclaration est d’avoir introduit la division au sein de l’Eglise. Et la division n’est pas de Dieu. Comme nous l’avons fait dimanche, prions Marie, Mère de l’Eglise, pour que celle-ci reste « Une » comme le Christ l’a voulue. Jean-Baptiste Duvivier