Ce jour-là, la tradition veut que les tombes de nos disparus soient nettoyées et fleuries. Dans certains cimetières, hélas, des tombes semblent abandonnées et bien tristes. Défunts sans famille, oubli, désintérêt, éloignement ... les raisons ne manquent pas pour que des tombes restent en friches, bien tristes, sans fleurs le jour de Toussaint. Ce qui ne laisse pas tout le monde indifférent, comme ces enfants qui, la veille de Toussaint, s’aventurent dans le cimetière de leur village...
Ils remarquent que l’ensemble des tombes sont nettoyées, fleuries parfois en abondance, sauf certaines tombes qui sont restées en friche, misérablement abandonnées. Alors, tout naturellement, ils prélèvent des fleurs là où il y en a beaucoup et les déposent sur les tombes abandonnées. Le prêtre voisin du cimetière les surprend et s’apprêtent à les gronder. Les enfants lui disent : « On a vu des tombes abandonnées, sans fleurs et d’autres où il y en avait beaucoup. C’est pas normal. Alors on a voulu partager les fleurs et en mettre là il n’y en avait pas ! ». Le prêtre, surpris par la réaction pleine de bon sens des enfants, a pensé en lui-même : « Au fond, ces enfants ont tout compris du sens de la fête de Toussaint. Tous ces défunts sont de la même famille de Dieu, et méritent bien que tous, sans exception, soient mis à l’honneur en cette fête une fois par an ». Telle est l’histoire vécue dans un cimetière près de Chambéry où des gosses du quartier prennent une initiative « audacieuse » mais tellement riche en enseignement sur le sens de la fête de Toussaint qui est toujours à redécouvrir. Père Maurice