C’est le titre du livre-témoignage de Tim Guénard qui raconte son parcours de vie où il parvient à pardonner à son père qui l’a maltraité et humilié durant toute son enfance. Dans son témoignage, il affirme que la foi a été pour lui une grande force qui a permis que l’amour triomphe de la haine.
Durant le procès fleuve qui a lieu ces temps-ci à Paris suite au carnage du 13 novembre 2015 au Bataclan entre autres, où une attaque terroriste a fait 130 morts et 350 blessés, des rescapés témoignent de cette force de l’amour et de la foi qui font échec à la vengeance et à la haine.
On se souvient d’Antoine Léiris, qui a perdu sa femme au Bataclan et qui, dans un message adressé aux assassins,
a posté ces mots sur Facebook : « Vendredi soir, vous avez volé la vie d’un être d’exception, l’amour de ma vie, la mère de mon fils, mais vous n’aurez pas ma haine ». Comme lui, d’autres victimes ont refusé le piège tendu par les terroristes, celui d’être assigné à la vengeance. Blessés ou endeuillés, ils refusent de verser dans la haine, persuadés qu’elle consume la victime sans jamais atteindre ses bourreaux.
Marie Boëton, introduisant une série de témoignages dans le journal « La Croix » du 5 sept. 2021, écrit ceci : « ... Deux raisons justifient la décision d’interroger des victimes qui refusent de céder à la tentation de la haine : pour ce dont elles témoignent d’abord : on peut, même après le pire, s’extraire du dédale de la colère et transcender – sans la nier – la douleur. Ensuite, parce qu’il y a en elles quelque chose qui tient de la boussole. Elles font figure de digue lorsqu’on serait tenté, par moments, de céder aux amalgames et aux raccourcis. A leur façon, elles redressent – un peu – le monde ».
Ce quelque chose qui tient de la boussole, on peut dire que c’est la force de l’amour que Dieu met au cœur de chacun d’entre nous. Elle était au cœur de Jésus-Christ qui, sur la croix, évoquant ses bourreaux, priait son Père en disant : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ». Avec le Christ, l’amour est plus fort que la haine, c’est la conviction qui doit animer tous les hommes de bonne volonté et en particulier les chrétiens pour qui l’Evangile est la boussole qui doit guider leur vie.
Père Maurice Dunand