De Lourdes à Landry

C’était jeudi de la semaine dernière, à 9h45. Nous sommes huit prêtres dans la sacristie à côté de la grotte de Lourdes. Il y a même deux Français… Suivant les tactiques du basket - j’ai commencé à jouer à l’âge de 12 ans - je me suis placé en troisième position : pas devant - car je ne connaissais pas le parcours exact - pas derrière, trop près du célébrant principal, pour ne pas être associé aux lectures à l’autel. En effet, comme je manque de pratique, j’avais peur de me tromper de texte. Et les caméras, la transmission en direct, ça vous met la pression.
Après avoir embrassé l’autel, je vais prendre place au fauteuil le plus éloigné de l’autel. Aussitôt, le cérémoniaire vient pour me déloger : c’était la place du célébrant principale. On ramène une chaise et on me place juste derrière l’autel. M…. ! C’était comme ça que j’étais choisi pour lire une partie de la prière eucharistique et pour distribuer la communion à côté du célébrant principal.

Fin août 2018 ma maman changeait de maison, définitivement… J’avais alors exprimé à mes frères le souhait qu’on puisse partir à Lourdes, tous les trois, pour remercier pour le don que Renata a été pour toute la famille. Parmi ses pratiques quotidiennes, il y avait le chapelet à 18h00, retransmis par la télé en italien depuis la grotte de Lourdes. Le voyage avec mes frères étant reporté, on ne sait pas à quand, j’ai profité de la confusion liée à l’ordination pour m’en fuir… à Lourdes.
C’était pour remercier, mais aussi pour confier chacune de nos communautés. En effet, je suis en train de découvrir la richesse et les besoins de nos villages. Avec des très belles rencontres. Lundi, nous étions vingt personnes pour le chapelet et la messe dans la chapelle du Villaret de Peisey. Hier, à Landry, il y avait une quarantaine de personnes. Plusieurs venues d’ailleurs, d’accord. Mais quand nous nous sommes retrouvés à la fin de la messe avec les "locaux", nous étions une dizaine. Et des petits projets vont prendre forme, sous la protection de Notre Dame.

Mario Ponta, 14 mai 2021