Ainsi commence un texte écrit par un prêtre de Bordeaux, lors du premier confinement : « Ce monde lancé comme un bolide dans sa course folle, ce monde dont nous savions tous qu’il courait à sa perte mais dont personne ne trouvait le bouton « Arrêt d’urgence », cette gigantesque machine a soudainement été stoppée net. A cause d’une toute petite bête, un tout petit parasite, un petit virus de rien du tout... Quelle ironie ! Et nous voilà contraints à ne plus bouger et à ne plus rien faire. Mais que va-t-il se passer après ? Lorsque le monde va reprendre sa marche ; après, lorsque la vilaine petite bête aura été vaincue ? A quoi ressemblera notre vie après ? »
A chacun de réfléchir sur cet « après », en retenant les leçons de cette vie marquée par une succession de confinements. Il est bon d’entendre ceux qui s’essayent d’imaginer cet « après » et de tirer du positif pour un avenir meilleur pour tous.
Il faudra se souvenir que ce sacré virus s’est transmis entre nous sans faire de distinction de couleur et de peau, de culture, de niveau de revenu ou de religion. Nous n’oublierons pas que nous sommes tous de la même humanité et que ce monde est notre maison commune dont il faudra prendre grand soin.
Durant les confinements successifs, beaucoup ont retrouvé et apprécié la chaleur de la vie familiale, du lien avec des parents un peu oubliés ou délaissés. Le monde d’après sera pour beaucoup un monde où la famille retrouvera son importance, où nous apprécierons de se retrouver heureux avec ceux qu’on aime, en famille.
Confinés, sans école, sans travail, chacun a eu du temps libre plus qu’il n’en voulait pour lire, pour se poser plein de questions, pour cultiver le contact avec les autres par téléphone ou autres moyens. Avec la reprise de la vie sociale, de la vie scolaire, de la vie de travail, nous apprécierons de sauvegarder un jour par semaine pour cultiver la lecture, la rencontre, la détente, mais aussi, pour les croyants, pour se retrouver et célébrer ensemble. Ce sera le dimanche.
« Après », ce sera différent d’avant ; mais pour vivre cet « après », il nous faut encore traverser le présent. Un présent encore lourd d’incertitude. Heureusement, des voix s’élèvent pour annoncer que le bout du tunnel approche. Les croyants se rappellent que Dieu n’abandonne pas son peuple. Alors que l’Espérance soit notre moteur pour aller de l’avant en tirant les leçons de cette épreuve que nous vivons depuis maintenant une année.
Père Maurice Dunand