Dans une pièce de monnaie, il y a le côté pile et le côté face. Mais elle a aussi une épaisseur, c’est le troisième côté sans lequel les deux autres ne peuvent pas exister. C’est l’image qui peut illustrer le grand commandement d’amour que Jésus nous invite à vivre en priorité dans nos vies. «Aimer Dieu », « aimer son prochain », « s’aimer soi-même », voilà les trois dimensions de ce grand commandement. Comme la pièce de monnaie est constituée de ses trois côtés, ainsi en est-il du grand commandement d’amour. Négliger, ignorer l’une ou l’autre de ses trois dimensions, c’est risquer de le dénaturer. Donner toute leur place à ses trois dimensions dans notre vie, les vivre de la manière la plus harmonieuse possible, c’est l’invitation que Jésus nous fait dans l’évangile de ce jour (Mathieu 22,34).
Toussaint n’est pas la fête d’Halloween, comme on l’entend parfois dans les médias. D’origine païenne et celtique, elle a 2500 d’histoire. D’origine irlandaise, elle est célébrée le 31 octobre ; les druides priaient les dieux pour les remercier des récoltes de l’année écoulée et demander leur protection pour la période d’hiver. Au XIX° siècle, fuyant la famine, de nombreux irlandais rejoignent les États-Unis et amenèrent avec eux la tradition de la fête d’Halloween. Depuis quelques années, cette fête se répand en France et donne l’occasion aux enfants de se déguiser et de recueillir des friandises. Rien à voir avec la fête de Toussaint célébrée le 1er novembre.
Toussaint n’est pas la fête des morts, comme on le dit souvent. C’est le lendemain, le 2 novembre que nous pensons et prions pour tous ceux et celles qui sont morts. Mais, le lendemain de Toussait n’étant pas férié chez nous, c’est souvent le jour de Toussaint que l’on évoque les défunts. Dans certains pays, comme en Autriche, les gens allument une bougie qui est déposée sur la tombe de leurs défunts. Le cimetière avec les fleurs et les bougies allumées devient un beau jardin qui aide à penser à la résurrection promise par Jésus.
Toussaint est la fête des vivants. Les vivants, ce sont les saints qui nous ont précédés et qui sont déjà auprès de ce Dieu Père qui les a accueillis dans son Royaume, une foule dont certains ont leur nom dans le calendrier. Les vivants, ce sont aussi ceux et celles que nous avons connus et aimés et qui déjà ont franchi le passage de la mort. Nous prions pour qu’ils soient eux aussi accueillis par ce Dieu, père plein de miséricorde. Les vivants, c’est chacun de nous, habités par la vie de Dieu célébrée à notre baptême, cheminant vers la sainteté, ou en recherche d’un Dieu encore inconnu qui comblerait toutes nos attentes. Alors à tous les saints connus ou inconnus, à tous les parents et amis décédés, à nous tous appelés à vivre de la vie, de la sainteté de Dieu, nous souhaitons bonne fête de Toussaint.
Père Maurice Dunand