Pie X, le premier Pape promoteur des Jeux olympiques

Les Jeux olympiques de Paris 2024 se sont ouverts vendredi 26 juillet. Si aucune délégation vaticane n'a été envoyée, le Saint-Siège soutient depuis plus d'un siècle le développement de cette compétition internationale. Dès le début du XXe siècle, le Français Pierre de Coubertin avait reçu le soutien du Pape Pie X pour promouvoir les premiers JO et la pratique sportive. Entre 1893 et 1903, Giuseppe Sarto, alors patriarche de
Venise, se plaît à encourager les régates de ses gondoliers, entre les canaux de la cité des Doges. Il offre même des prix à l’occasion de ces courses.
Ainsi, celui qui sera élu Pape sous le nom de Pie X promeut déjà l’activité sportive, et ne méprise absolument pas l’activité physique, comme a pu le faire avant lui une certaine tradition catholique, estimant que le corps n’était que l’élément matériel
de l’âme humaine.

Le soutien à Pierre de Coubertin
Le saint sera le premier des Papes à encourager l'aventure des Jeux olympiques modernes, restaurés par le Français Pierre de Coubertin. Après la mort de son ami prêtre Henri Didon, un dominicain qui a beaucoup fait pour intégrer le sport comme une partie à part entière de l’éducation à la fin du XIXe siècle, Pierre de Coubertin décide de rencontrer Pie X. Élu à l’été 1903, le jeune Pape de 68 ans lui fait très bon accueil, tout comme son Secrétaire d’État, le cardinal Merry del Val. Ce dernier, fils
d’ambassadeur, a notamment été influencé par le mouvement "Muscular Christianity" qui se développait notamment en Grande-Bretagne. Dans les écoles fréquentées par les fils de bonne famille, les leçons de cricket, de kayak et de régate se multiplient. En effet, les chrétiens anglais, principalement les anglicans, sont les fervents promoteurs du sport. Ainsi, quand Pierre de Coubertin vient demander le soutien du Saint-Siège pour la promotion du sport en général et des Jeux olympiques en particulier, il est très bien reçu. Pie X, dont on dit toujours qu’il était très conservateur et anti moderniste s’est ouvert vers le sport, ce qui était très novateur.

Les olympiades au Vatican
Dès 1904, Pie X décide d’organiser des olympiades au Vatican avec des courses olympiques, dans la
cour du Belvédère pour un concours de vitesse athlétique dans les jardins du Vatican, une course
cycliste de 100 kilomètres à travers les rues de Rome ou encore une course à pied de 20 kilomètres.
Toutefois, Rome qui devait accueillir les Jeux olympiques en 1908 se verra remplacée par Londres,
notamment pour des raisons économiques.

Les Papes au long du XXe siècle
Après l’intuition de saint Pie X, les différents Papes ont soutenu l’attention particulière de l’Église
catholique envers le sport en général, notamment avec Pie XI, alpiniste chevronné qui a gravi le
Mont Blanc mais surtout avec Pie XII. En 1956, il est le premier à diffuser un message officiel aux
athlètes des Jeux olympiques de Melbourne. Après Jean XXIII et les Jeux olympiques de Rome en
1960, c’est surtout le Pape Jean-Paul II qui va changer le visage du sport parce qu'il était aussi
l’inspirateur d'une nouvelle anthropologie théologique. En effet, pour le Pape polonais, l'homme est
conçu non comme une dualité entre corps et esprit, mais comme un être holistique. « L’esprit est
incarné et on ne peut pas voir l’homme comme une dualité ». Cependant, saint Jean-Paul II n’écrira
jamais de synthèse de la doctrine de l’Église Catholique sur le sport et ce sont ses successeurs,
d’abord Benoît XVI, puis François, qui le feront avec plusieurs documents comme
« Donner le meilleur de soi-même ». Tiré de Jean-Benoît Harel – Vatican News