Chers frères et sœurs du monde entier, joyeux Noël !

 Pape François

Que le Seigneur Jésus, né de la Vierge Marie, apporte à chacun l'amour de Dieu, source de confiance et d'espérance. Et qu'il vous apporte en même temps le don de la paix que les anges ont annoncé aux bergers de Bethléem : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime » (Lc 2, 14).
En ce jour de fête, nous tournons notre regard vers Bethléem. Le Seigneur vient au monde dans une grotte et il est couché dans une mangeoire pour animaux, parce que ses parents ne trouvaient pas où loger, alors que l'heure de l’enfantement était venue pour Marie. Il vient parmi nous dans le silence et dans la nuit parce que le Verbe de Dieu n'a pas besoin de projecteurs ni de la clameur des voix humaines.

Il est lui-même la Parole qui donne sens à l'existence, il est la lumière qui éclaire le chemin. « La vraie Lumière - disait l’Évangile - qui éclaire tout homme en venant dans le monde » (Jn 1, 9).
Jésus naît au milieu de nous, il est Dieu-avec-nous. Il vient accompagner notre vie quotidienne pour tout partager avec nous, joies et souffrances, espérances et inquiétudes. Il vient comme un enfant sans défense. Il naît dans le froid, pauvre parmi les pauvres. Ayant besoin de tout, il frappe à la porte de notre cœur pour trouver chaleur et abri.
Comme les bergers de Bethléem, laissons-nous envelopper par la lumière et allons voir le signe que Dieu nous a donné. Surmontons la torpeur du sommeil spirituel et les fausses images de la fête qui nous font oublier Celui qui est le fêté. Sortons de l’agitation qui anesthésie le cœur et nous pousse à préparer des décorations et des cadeaux plutôt qu'à contempler l'Événement : le Fils de Dieu qui est né pour nous.
Frères et sœurs, tournons-nous vers Bethléem où retentissent les premiers cris du Prince de la Paix. Oui, parce que Jésus lui-même, il est notre paix : cette paix que le monde ne peut donner et que Dieu le Père a donnée à l'humanité en envoyant son Fils dans le monde. Saint Léon le Grand a une expression qui, dans la concision de la langue latine, résume le message de cette journée : « Natalis Domini, Natalis est pacis », « Le Noël du Seigneur est le Noël de la paix » (Sermon 26, 5).
Jésus-Christ est aussi le chemin de la paix. Par son incarnation, sa passion, sa mort et sa résurrection, Il a ouvert le passage d'un monde fermé, opprimé par les ténèbres de l'inimitié et de la guerre, à un monde ouvert, libre de vivre dans la fraternité et dans la paix. Frères et sœurs, suivons cette voie ! Mais pour pouvoir le faire, pour être capable de marcher derrière Jésus, nous devons nous dépouiller des fardeaux qui nous entravent et nous maintiennent bloqués.
Et quels sont ces fardeaux ? Quel est ce "boulet" ? Ce sont les mêmes passions négatives qui ont empêché le roi Hérode et sa cour de reconnaître et d'accueillir la naissance de Jésus : c’est-à-dire, l'attachement au pouvoir et à l'argent, l'orgueil, l'hypocrisie, le mensonge. Ces fardeaux nous empêchent d'aller à Bethléem, ils nous excluent de la grâce de Noël et nous ferment l'accès au chemin de la paix. Et nous devons constater, en effet, avec tristesse que les vents de la guerre continuent à souffler le froid sur l'humanité, bien que le Prince de la Paix nous soit donné.
Si nous voulons que ce soit Noël, le Noël de Jésus et de la paix, regardons vers Bethléem et fixons notre regard sur le visage de l'Enfant qui est né pour nous ! Et sur ce petit visage innocent, reconnaissons celui des enfants qui, dans toutes les régions du monde, aspirent à la paix. (...)   Joyeux Noël à tous !

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