Cette nuit-là, le père Antoine Chevrier prie devant la crèche , dans le silence de l’église Saint-André de la Guillotière dont il est le vicaire. Alors qu’il médite « sur la pauvreté de Notre-Seigneur et son abaissement parmi les hommes », il a soudain une révélation : pour vivre son ministère, il lui faut vivre aussi pauvrement que l’Enfant-Jésus. Une décision s’impose à lui : « J’ai résolu de tout quitter et de vivre le plus pauvrement possible… C’est le mystère de l’Incarnation qui m’a converti, qui m’a amené à demander à Dieu la pauvreté et l’humilité (…)
Alors je me suis décidé à suivre Jésus-Christ de plus près pour me rendre plus capable de travailler efficacement au salut des âmes », racontera-t-il dans ses Ecrits spirituels.
Le 10 décembre 1860, il prend possession d’une ancienne salle de bal peu fréquentable appelée le Prado. Toujours dans le quartier malfamé de la Guillotière, en marge de la cité lyonnaise. Avec l’aide et le soutien d’amis laïcs et de jeunes femmes qui deviendront plus tard des consacrées, il y accueille bientôt des enfants des rues… afin de les instruire et de les catéchiser… Il a besoin de collaborateurs pour poursuivre son œuvre. Il projette de former des prêtres pauvres pour évangéliser les pauvres ». En 1966, il donne naissance à l’institut séculier du Prado.
En Savoie, une communauté de prêtres du Prado est installée sur la paroisse de St Pierre d’Albigny, une communauté des sœurs du Prado est installée à La Rochette, et quelques prêtres du diocèse ont fait le choix de vivre la spiritualité du Prado. Père Maurice, à partir de l’encart de la Vie du 8 déc.