40 ans au service de la solidarité
Nourrir, soutenir, agir: c'est la mission de la Cantine savoyarde.
Son président, Hervé Lecoq, nous présente cette association,
devenue incontournable dans le paysage chambérien de la lutte contre
la précarité.
En décembre 1983, Chambéry était frappée par un drame qui a bouleversé la ville : deux sans-abri n'ont pas survécu au froid. Quelques notables chambériens ont décidé qu'il était « impossible de ne rien faire » et ont fondé La Cantine savoyarde, dont l'objectif était au départ de servir une soupe chaude aux personnes de la rue. Progressivement, la Cantine savoyarde s'est structurée pour devenir un véritable restaurant humanitaire qui sert désormais trois repas par jour, tous les jours de l'année, matin, midi et soir. « Il y a encore dix ans, la cantine servait 60 000 repas par an. Mais ce chiffre a plus que doublé au cours de la dernière décennie, atteignant 138 000 repas en 2024, soit plus de 400 repas par jour », explique son président, Hervé Lecoq. « La précarité touche de plus en plus de monde », poursuit-il.
« Aujourd'hui, 50 % de nos bénéficiaires sont de nationalité française, des sans-abri, mois aussi des retraités, des personnes avec de petits emplois qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts. »
Une économie fondée sur le don
Le modèle de la Cantine savoyarde repose uniquement sur le don. Des denrées alimentaires sont collectées auprès des commerçants locaux et les repas sont préparés et servis par des bénévoles dévoués. Chaque semaine, il faut environ quatre-vingt personnes pour assurer la continuité des services. L'association a développé le mécénat |d'entreprises pour soutenir les douze salariés de l'association.
Un restaurant humanitaire de qualité
La Cantine savoyarde se distingue par la qualité de ses repas. Avec l'embauche d'un chef expérimenté, ancien chef du restaurant de l'aéroport de Chambéry, l'association assume pleinement son identité de restaurant humanitaire. « Servir des repas de qualité contribue à apaiser le climat et les relations. C'est essentiel pour redonner de la dignité à ceux qui en ont besoin », explique le président. Les dix premiers repas sont offerts. Au-delà, la personne accueillie paie son repas 1,50 € symbolique. « Servir des repas, c 'est notre première vocation, mais ce n'est pas tout. Nous créons aussi du lien, nous sommes des passeurs d'humanité », poursuit Hervé Lecoq.
Des défis pour l'avenir
La Cantine savoyarde reçoit des financements privés et des subventions publiques. « La précarité ne cesse de croître. Nous lançons de nouvelles initiatives, comme la livraison de repas directement dans les centres d'hébergement d'urgence hors de Chambéry. Ces initiatives ne pourront être pérennisées que si les pouvoirs publics s'engagent sur le long terme. » Pour Hervé Lecoq, chaque bénévole est une pierre à l'édifice. « Faire solidarité, c'est foire ensemble, comme une famille. Venez nous rejoindre ! Osons construire la solidarité ! »
Merci à Raphaëlle de Maisonneuve, responsable de la comm du diocèse, pour cet article ! Profitez de la nouvelle formule de la revue "Église en Savoie" grâce à un petit abonnement.