Ils montaient la même route sans se parler. En haut de la côte, un vieux calvaire était là. Croix de bois. Et dessus, fixé, le corps du Crucifié. Elle regarde le monument, puis elle s’arrête… Elle le regarda longuement… Lui, l’ancien, pensait qu’elle faisait sa prière. Il pensait… Mais, très vite, la phrase lui arrive comme un boulet : « Qui est cet homme qui est accroché au bois ? »
La question laisse notre ami sans voix. Il comprit qu’il ne fallait ni sourire de son ignorance, ni s’étonner. Cette femme était d’une autre génération, voilà tout. (…)
Le vieux monsieur lui dit ce qu’il savait des évangiles. Il dit de tout son cœur ce qu’il croyait.
« Cet homme s’appelle Jésus. Il a été arrêté, bien qu’il fût innocent… flagellé… On l’a forcé à porter le bois de sa croix et on l’a cloué dessus ».
Et l’ancien a ajouté :« Mais, pour moi, il n’est pas perdu, il est vivant. Il est Dieu avec nous. Il est Dieu pour nous. Il a ouvert un chemin. Beaucoup suivent son chemin. C’est un chemin de vie. »
L’ancien parlait comme dans une église. Calmement, comme s’il faisait une prière. C’est comme cela que se transmet le message de la Résurrection. Il faut quelqu’un qui parle avec assez de foi, et il faut quelqu’un qui écoute avec assez de cœur.
La femme ne dit rien. Mais son regard disait beaucoup. Elle prononça un seul mot : « Merci », et poursuivit sa route. On ne sait pas ce qu’elle en a fait, mais elle avait reçu la première annonce de la foi chrétienne.
Bénédicte, c’est à 9 ans qu’elle a entendu la première annonce. Mercredi dernier, la dame qui lui fait le catéchisme lui a parlé de la Résurrection de Jésus. (…) Et de retour à la maison, Bénédicte s’est plantée devant sa maman : « Maman, la dame nous a dit que Jésus est ressuscité après sa mort, comment se fait-il que tu ne me l’avais jamais dit ? »
(…) Mes amis, le jour de Pâques, cette année encore, l’annonce de la Résurrection est proclamée dans toutes les églises. Jésus est ressuscité, il est vivant. Pour nous ce n’est pas la première annonce, mais je souhaite que nous l’entendions tous comme si c’était la première fois.
Extrait d’une homélie de Pâques du père Jean Corbineau pour Le Jour du Seigneur