Dimanche dernier …

... les lectures ont souligné le changement, le renouveau. La première lecture, tirée du livre de Josué, (Jos 5, 10-12) nous a annoncé la fin du périple du peuple juif dans le désert :

À partir de ce jour, la manne cessa de tomber, puisqu’ils mangeaient des produits de la terre.

Après 40 ans de pérégrinations, ils sont arrivés ! Pas moins fondamental que la loi reçue sur le mont Sinaï, le fait de s’installer sur une terre à soi aidera la nation à se consolider. Quel changement !

À son tour, l’enfant prodigue de l’Évangile (Lc 15, 1-3.11-32), parle d’un énorme changement. Au début, celui qui est parti avec sa part d’héritage, est parti dans son droit : 

Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.

Si les relations entre parents et enfants, déjà à l’époque, étaient régies par des règles, les plans du cadet ne vont pas comme prévu.  Et le passage à vide devient un moment clé dans la vie du jeune en question.
( … et nous ? nous en faisons quoi de nos passages à vide ?)
Quand il revient voir son père, l’enfant prodigue est passé par la case "humilité" :

Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.

(Un vieux moine de Tamié m’a appris un jour qu’il n’y a pas d’humilité sans humiliation.)
Ici, le grand changement est la découverte d’un père qui est miséricorde !

… il était perdu, et il est retrouvé !

Ça veut dire qu’il va bien au-delà du rôle social du père : voici le grand, énorme changement.
Saint Paul, dans la deuxième lecture (2 Co 5, 17-21), nous a parlé d’une "créature nouvelle" : cela s’applique bien à l’enfant prodigue !
Mais, pour nous, la lettre aux Colossiens, nous invite à aller plus loin :

...nous le demandons au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu.

Et Paul parle du ministère qui va se développer au cours des siècles et devenir le sacrement de la Réconciliation, la confession. En effet Paul dit :

… il nous a donné le ministère de la réconciliation.

Une chose est claire : pour ce Sacrement, personne ne prendra la place de chacune et chacun dans cette décision de Réconciliation.

Changement, renouveau… Pour vivre pleinement le Sacrement de la Réconciliation, nous pouvons être bloqués par des peurs diverses et variées.

  • La première, c’est la honte : déballer mes fautes devant un type qui, peut-être, est pire que moi.
  • La deuxième, c’est : mais je ne vois pas quoi dire. N’avons-nous pas perdu le sens du bien et du mal ?
  • La troisième est que je suis saisi par le complexe du caddie(*).

En effet, souvent, nous nous présentons à la confession comme si nous allions faire nos courses :
« Il ne faut pas que j'oublie ça, et puis ça et encore ça ».
En fait, se laisser réconcilier par le Seigneur est bien autre chose que d'aller accuser une liste de commissions, comme on irait remplir son caddie au supermarché.
Certes la liste de commissions va nous aider mais le Seigneur nous demande bien plus.
Il ne réclame pas seulement le caddie, mais aussi celui qui le tient ; il réclame toute notre personne.
Alors, c'est lui qui vide notre caddie des choses que nous lui avons données et il le remplit à profusion des choses les meilleures dont nous avons besoin pour notre vie.
La prochaine fois, en faisant nos courses, essayons d’y penser… p. Mario

 (*) idée tirée de : Père Olivier Ruffray, Célébrer la Réconciliation